Le MR a fait sa pub dans le bulletin communal de Braine-le-Comte : « C’est inacceptable », pour Pierre André Damas (Ensemble)
SudInfo-La Nouvelle Gazette le 03/06/2024 – Cedric Lobelle
Les partis politiques sont-ils autorisés à faire de la propagande dans le bulletin communal en période préélectorale ? Le groupe « Ensemble » estime avoir été induit en erreur. Le bourgmestre Maxime Daye dénonce «une tempête dans un verre d’eau » et réfute tout abus de la part du MR.
Le ton monte à Braine-le-Comte, à quelques jours des élections régionales et fédérales de ce dimanche 9 juin. C’est Pierre André Damas, conseiller communal « Ensemble » (les Engagés et des citoyens), et candidat aux régionales, qui a mis le feu aux poudres, après avoir constaté ce qu’il n’hésite pas à qualifier de traitement « inacceptable » dans le bulletin communal « Braine Notre Ville » (BNV).
Damas : « Abus de position dominante »
« Lors de l’édition du 2e trimestre du BNV, une employée du service communication de la Ville m’a signalé que je ne pouvais pas signer la tribune politique de la liste Ensemble, en raison de la période de prudence préélectorale car il s’agit d’un toutes-boîtes informatif à destination des citoyens. J’ai donc retiré ma signature. Dans la même démarche, nous avons renoncé à mettre en avant nos candidats dans la tribune politique du dernier numéro, sorti il y a quelques jours. Dès lors, quelle ne fut pas notre surprise de constater que la tribune BRAINE-MR était entièrement consacrée à promouvoir leurs candidats à la région et au fédéral. »
Une différence de traitement inacceptable pour Pierre André Damas, car elle invisibilise les autres partis. « Alors de deux choses l’une : soit l’information qui m’avait été transmise était fausse. Soit la liste BRAINE-MR a outrepassé la directive de prudence. Dans tous les cas, c’est de l’abus de position dominante, c’est inéquitable. Je suis en colère. Car il n’y a pas moyen de rattraper un tel déficit de visibilité à quelques jours des élections. »
Selon Pierre André Damas, la tribune du MR est de la pub sur le compte des Brainois. « Il s’agit d’une promotion MR, dans une publication toutes-boîtes sur l’ensemble de la Ville, faite avec l’argent des citoyens, sans donner la même possibilité aux autres groupes. Cela doit donc également figurer dans leurs dépenses de campagne ! »
Daye : « Il y a deux amalgames »
Pour le bourgmestre MR Maxime Daye et tête de liste aux régionales, cette histoire est surtout « une tempête dans un verre d’eau ». Et l’expression de deux amalgames, même si l’erreur originale provient bien des services de la Ville.
« Le bulletin communal, en période de prudence, ne peut pas mettre en avant les candidats aux élections, ici pour les régionales et fédérales. Hormis, selon le règlement d’ordre intérieur, et j’insiste là-dessus… la tribune politique, un espace rédactionnel de 1200 signes à l’expression libre, donc politique, réservée à chaque parti. L’info erronée transmise de bonne foi par l’employée communale à Pierre André Damas était que cette tribune, en période de prudence, ne pouvait pas être signée. Je suis étonné qu’il n’ait pas vérifié en consultant le ROI., lui qui est tellement à cheval sur tout ce qui est loi, règlements, etc. Le second amalgame, c’est que M. Damas a extrapolé cette interdiction erronée à l’ensemble du texte de la tribune politique. Mais cela n’aurait aucun sens d’interdire de faire de la politique peu avant les élections… dans une tribune politique ! »
Il reconnaît par contre une irrégularité récurrente depuis toujours dans cette tribune politique. « Selon le ROI chaque tribune doit être signée par la majorité des élus du parti concerné, en bas de la tribune libre et cela fait partie des 1.200 signes. À l’usage, aucun parti ne le fait. Mais cela n‘avait jamais posé problème. »
Pas une dépense électorale ?
Maxime Daye réfute également l’idée que le groupe BRAINE/MR aurait profité sciemment de la chose. « Cette accusation me peine vraiment. M. Damas sait à quel point le poids respectif de chaque parti est respecté au conseil communal. Que ce poids est strictement égal pour chaque parti dans la tribune politique du bulletin communal, que j’ai moi-même réinstaurée en 2006. Il sait aussi que hormis la tribune politique et l’édito, ce sont toujours les projets et nouveautés qui sont mis en avant, pas les membres du Collège. »
Pour le bourgmestre, il n’est dès lors pas question de compter la tribune politique du MR dans les dépenses de campagne. « Personne au Collège, où se trouve aussi le PS, n’a remarqué que cette tribune posait problème. Ensuite, le ROI précise bien que les tribunes politiques sont gratuites pour tous les partis. Il n’est donc pas question d’en faire une dépense de campagne. »
De son côté, le PS affirme ne pas avoir vu la tribune politique du MR avant son impression et la publication du BNV.
Pierre André Damas, ne veut en tout cas pas en rester là. « Le préjudice est là et ne peut pas être compensé avec la même visibilité. Donc oui, je fais du bruit. Je vais interpeller la tutelle sur toute cette histoire. »